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Que faire de la dépression ?
Personne n'a encore jamais réussi à inventer le remède miracle, la solution magique contre la dépression.
Le manque sur lequel repose la dépression n'est pas concrètement réparable.
L'attitude la plus saine et la plus salutaire consiste dans un premier temps
à s'accepter comme déprimé et à changer son regard.
Il est en effet capital de considérer la dépression, la sienne ou celle de son entourage
non pas comme une maladie honteuse, mais comme un message de l'inconscient
signalant une souffrance de l'enfant intérieur.
Elle contient la promesse de devenir soi,
celui ou celle qu'on a toujours été mais qu'on n'a jamais osé être, par crainte de nuire de blesser...
Un tel changement de regard favorise un lâcher-prise , une attitude d'écoute et de réceptivité
permettant ainsi aux émotions refoulées, séquestrées par couches depuis des décennies,
d'être enfin ressenties et dites à travers les mots.
Plus le déprimé se débat en cherchant à se débarrasser de sa souffrance dans la précipitation et l'urgence,
plus la dépression s'accentue et lui colle à la peau en se chronicisant dans le temps.
La dépression lâchera sans que l'on ait à se débattre
dès qu'on aura entendu son message et compris son sens.
* Il faut cesser d'éponger en "pharmakos", toutes les fautes et tous les péchés tout le mal d'autrui,
ne plus se sacrifier, s'écraser, en ne disant jamais non, en étant parfait, gentil, sage comme une image
et modelable pour plaire, pour ne pas se sentir coupable.
* Il faut s'aimer, devenir plus égoïste, se préférer à autrui,
s'occuper et prendre soin de soi-même comme une gentille mère le ferait de son bébé,
s'accorder du temps, dépenser de l'argent pour soi, y compris pour des futilités,
afin de désincarcérer sa libido, d'arroser les plantes de son propre jardin plutôt que celui d'autrui.
* Etre moins sévère, moins exigeant, plus tendre avec soi-même,
mais plus mauvais à l'égard d'autrui,
en osant dire non à ceux qui cherchent à nous faire couler.
* Apprendre à se révolter, à désobéir, à refuser d'être passivement conforme aux attentes
et aux modèles extérieurs afin de découvrir sa vérité profonde et devenir soi.
* Parvenir à se pardonner tout le mal qu'on a subi durant des décennies sans avoir pu réagir,
tout le mal qu'on s'est infligé pour expier sa culpabilité imaginaire et puis...
tout le mal qu'on n'a pas fait à autrui.
Extrait du Livre de Moussa Nabatti
"La Dépression, une épreuve pour grandir."
Tags : depression, soi, autrui, mal, sens
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