• Patient, Psy, Cadeau ?

     

    Lorsqu'un patient m'apporte un objet,

    je fais le choix de penser que c'est dans le but de m'aider à mieux symboliser sa vie psychique :

    s'il m'envoie une carte postale pendant son absence, je le remercie à son retour

    et s'il m'apporte un petit cadeau, je le prends, le regarde et le remercie.

    Il me semble que dès qu'un objet est introduit explicitement en cure,

    il devient un support de discours et donc d'introjection, et qu'il convient d'en donner acte au patient.

     

     

    Certains psychanalystes font malheureusement le raisonnement opposé.

    Pas question pour eux de montrer quelque intérêt à recevoir un cadeau,

    ce serait courir le risque de lui faire oublier qu'il fait ce cadeau pour son propre plaisir,

    et que celui-ci consiste à se berner dans le transfert.

    Le psychanalyste qui ne lève pas la main pour accepter le bouquet qu'on lui offre

    souhaite ne rien faire ou dire qui puisse laisser croire qu'il est celui pour lequel le patient le prend.

    Hélas, il ne peut alors que lui opposer un regard absent et légèrement hébété

    pour tenter de lui faire comprendre qu'il y a erreur sur la personne.

    Il désire bien sûr plonger le patient dans un questionnement sur lui-même.

    Il ne réussit le plus souvent qu'à l'humilier.

     

     

     

    "Fragments d'une psychanalyse empathique"

    SERGE TISSERON

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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