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Par Faustine78 le 20 Janvier 2024 à 06:18
La notion de pardon est issue de la pensée judéo-chrétienne.
Pardonner à ses ennemis est une tâche relativement aisée, car nous n'en attendons pas grand-chose ;
il est beaucoup plus difficile de pardonner à ses proches,
ceux que l'on aime et que nous avons investis d'espoirs et d'attentes.
Mais faut-il pardonner ? Est une nécessité afin de se guérir ?
Quels sont les résultats d'une démarche de pardon initiée par le mental ?
L'émotion reste entière, non vécue, enterrée au fond de notre être, bloquée par notre mental.
Ce blocage sur lequel nous aurons mis une couche de pardon
crée une tension qui peut entraîner des symptômes et des maladies.
Nous constatons que, au nom de règles mal comprises ou mal enseignées par des personnes de pouvoir,
la victime va se retrouver non seulement victime de l'autre mais en plus d'elle-même,
et tout cela au nom d'un pseudo-amour rimant avec soumission, perte d'identité et destruction.
Pour mettre en œuvre le vrai pardon, dans un premier temps,
il s'agit de se donner le droit d'avoir été blessé au plus profond de soi
par l'insulte, les coups, l'acte ou le non acte déclencheurs de la blessure ressentie.
Cela signifie admettre qu'il y a une blessure provoquée par l'autre,
reconnaître que nous ne sommes pas aussi forts que nous désirerions l'être,
accepter que nous sommes vulnérables.
Afin de parvenir à cela, il nous faut nous remettre dans le moment présent,
ce qui suppose d'éteindre le mental.
Se retrouver dans son corps physique et sensoriel
va permettre de dresser un bilan complet des dégâts causés par la personne qui nous a blessés.
Il est souvent difficile de franchir cette première étape.
En effet, le mental va tout faire afin de minimiser les atteintes réelles,
"oublier" certains dégâts ou en amplifier certains autres, juger telle ou telle autre chose,
relativiser certains points et tout faire pour que
ce bilan puisse rester dans les "normes" admissibles et acceptables
pour le système auquel nous appartenons....
Dr Daniel DUFOUR
"Les Barrages Inutiles - Ces pensées qui rendent malade".
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Par Faustine78 le 31 Décembre 2022 à 06:07
Il y a maintes façons de pardonner une offense.
Il faut se souvenir qu'un pardon "définitif" n'est pas pour autant une reddition.
C'est prendre en connaissance de cause la décision de cesser d'entretenir le ressentiment,
ce qui signifie également effacer une dette
et abandonner la résolution de punir son auteur.
Vous êtes seule à décider quand pardonner et par quel rituel marquer l'événement.
C'est vous qui décidez quelle dette n'a désormais plus besoin d'être payée.
Le pardon, c'est ce point où culminent les trois étapes :
aller de l'avant, s'abstenir et oublier.
On ne cesse pas de se protéger, on se départit de sa froideur.
Ne plus exclure l'autre,
abandonner toute attitude de froideur à son égard,
arrêter de l'ignorer ou de se raidir, de jouer faux,
c'est pardonner profondément.
Mieux vaut, pour le bien de la psyché, limiter le temps passé avec des personnes
dont la présence vous pose problème et éviter de leur répondre,
plutôt que d'agir avec l'indifférence d'un mannequin de bois.
Comment savoir si vous avez pardonné ?
Vous avez tendance à éprouver du chagrin plutôt que de la fureur en évoquant l'événement,
à être désolée pour la personne plutôt qu'en colère à son égard.
Vous comprenez la souffrance qui a conduit à l'offense.
Vous préférez vous tenir à l'écart de tout ça.
Vous n'attendez rien. Vous ne voulez rien.
Vous n'êtes plus rattachée à l'événement comme si vous aviez une corde à la cheville,
vous êtes libre de vos mouvements.
Sans doute l'affaire ne s'est-elle pas terminée sur un "et ils furent heureux",
mais il est fort probable que désormais, un nouvel "il était une fois" vous attend.
Clarissa Pinkola Estes
Extrait de ce livre
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Par Faustine78 le 17 Juillet 2022 à 06:07
L'angoisse et les tourments du passé surgissent dans la psyché de manière cyclique.
Même si une bonne purge élimine le plus gros de cette colère et de cette souffrance archaïque,
on ne peut jamais complètement faire disparaître les résidus.
On peut en revanche faire en sorte qu'il ne reste que quelques cendres légères et non un feu dévorant.
Il faut donc nettoyer cette rage résiduelle selon un rituel hygiénique périodique libérateur,
car en la conservant quand elle n'est plus utile,
on génère une anxiété sans doute inconsciente mais constante.
Parfois, les gens croient à tort que d'être bloqué dans une rage ancienne
veut dire qu'on fulmine, gesticule, jette les objets à travers la pièce.
C'est faux, dans la plupart des cas.
En revanche, cela signifie qu'on est sans cesse fatigué,
qu'on promène une solide couche de cynisme,
qu'on détruit ce qui est riche d'espoir, de tendresse, de promesses,
qu'on a peur de perdre avant même d'ouvrir la bouche,
qu'on atteint, visiblement ou non, le point d'ébullition,
qu'on se réfugie dans un silence amer, qu'on se sent impuissant.
Mais il existe une solution :
Le Pardon.
Le pardon, direz vous, tout, mais pas ça !
Et pourtant, vous savez au fond de votre cœur qu'un jour ou l'autre vous y viendrez,
même si c'est seulement sur votre lit de mort.
Réfléchissez :
nombreux sont ceux qui ont du mal à pardonner
parce qu'on leur a présenté le pardon comme un acte d'une seule pièce.
Non le pardon a plusieurs strates, plusieurs saisons.
Notre culture véhicule la notion que le pardon est une proposition à 100 %,
que c'est tout ou rien.
On dit aussi que pardonner, c'est passer l'éponge,
faire comme si une chose n'avait jamais existé.
C'est également faux.
La personne qui ne pardonne pas aisément n'est pas mauvaise pour autant.
Celle qui le fait n'est pas une sainte.
A chacun selon son tempérament.
Tout vient en son temps.
Clarissa Pinkola Estes
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