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Freud de façon imagée....
"Lorsque Freud fit des conférences aux Etats Unis en 1909,
il cita un exemple de ce mécanisme de
refoulement.
Il dit à ses auditeurs qu'il fallait s'imaginer la présence d un élément perturbateur dans la salle
qui en riant, en intervenant à tout bout de champ et en frappant du pied,
gênerait son exposé au point d'obliger l'orateur à s'arrêter.
Quelques solides gaillards se lèveraient forcément probablement
pour conduire manu militari l'intrus dans le couloir.
Il serait donc refoulé et l'orateur pourrait poursuivre en paix sa conférence.
Pour être même bien sûrs qu'il n'y ait pas de nouvelle intrusion (c'est à dire que le refoulement a réussi)
ces mêmes hommes s'installeraient avec leurs chaises devant la porte d'entrée pour servir de "barrage".
Il suffit de nommer la salle de conscient et le couloir de l'inconscient
pour avoir une bonne image du processus de refoulement.
Lapsus
Il nous arrive souvent d'avoir "la langue qui fourche", c'est à dire de faire des lapsus.
C'est ainsi que des réactions inconscientes peuvent guider nos sentiments et nos actions.
Freud met à jour différents mécanismes de cet ordre.
Il y a d'abord ce qu'il appelle les mauvaises réactions :
nous faisons et disons de nous-mêmes quelque chose que nous avons autrefois essayé de refouler.
Il cite l'exemple de cet ouvrier qui devait un jour porter un toast à son patron.
Le problème c'est que personne n'aimait ce patron.
Il était même ce que certains qualifient sans hésiter de "salaud".
L'ouvrier se leva, le verre à la main et déclara solennellement :
"Et maintenant buvons à la santé de notre salaud !"
En fait il avait juste dit ce qu'il pensait réellement,
mais il n'avait jamais eu l'intention de le faire.
Ces lapsus d'action ou de langage trahissent en fait nos secrets les plus intimes".
Extrait du livre de Jostein Gaarder
Le Monde de Sophie
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