• Conférence - Le mal être adolescent.

     

    De même que les parents d'hier ne sont pas les parents d'aujourd'hui,

    les ados d'aujourd'hui ne sont plus les adolescents d'hier.

     L'adolescence d'hier se situait entre 15 et 19 ans, elle se situe aujourd'hui entre 14 et 26 ans.

    La "crise d'adolescence" peut être définie par les termes de crise de l'identié ou traversée identitaire.

     

    Conférence - Le mal être adolescent.

     

     

    Notre société est en pleine évolution,

    et si hier on se devait de rendre le jeune autonome (travailler pour payer ses études par exemple)

    aujourd'hui ce même jeune rentre dans la vie active de plus en plus tard.

    On considère que pour  2 jeunes sur 3 qui entraient dans la vie active,  1 sur 3  continuait ses études.

    En 1976 l'arrivée de la réforme "le collège pour tous"

     implique que les élèves fréquentent tous le collège jusqu'en troisième.

    En 1980 on incite les jeunes à continuer leurs études pour atteindre les 80 % de jeunes au bac.

     

    En même temps, on modifie les structures de pensées

    ce qui permet de faire exploser la reproduction sociale chère à PIERRE BOURDIEU,

    sociologue français, un des acteurs principaux de la vie intellectuelle française.

    Son œuvre sociologique est dominée par une analyse des mécanismes de reproduction des hiérarchies sociales :

    Les médecins donnent des médecins,

    Les avocats donnent des avocats,

    Les ouvriers donnent des ouvriers....

     

     

    Avant les années 80 notre société était une société de travail : On vit pour travailler

    Après les années 80 on passe dans une société de loisirs : On travaille pour vivre.

    Ce discours change toute une génération.

     

     

    Aujourd'hui l'adolescent doit développer une personnalité  adaptable à la société.

    L'ado rêve de dire "merde" à la société, il sait tout mieux  que tout le monde.

    Il est dans une quête narcissique où il pense que les  adultes sont dans l'erreur.

    L'adolescent remet en cause les règles  instituées et pour lesquelles on ne se pose plus de question.

    Du fait des années d'étude, les enfants deviennent dépendants de leurs parents

    et les parents mettent en place un processus qui leur permet de garder leur enfant à la maison.

     

    Les parents veulent offrir à leurs enfants ce qu'ils n'ont pas eu...

    Et c'est un piège :

    notre enfant n'est pas nous

    et ce n'est pas en lui offrant ce qu'on n'a pas eu qu'il deviendra ce qu'on n'est pas devenu...

    C'est un fantasme,  une erreur fondamentale.

     

    Nos grands adolescents ne sont pas assez confrontés aux réalités et à la vie.

    Les enfants (pour un certain nombre) grandissent sans besoin.

    Pour suivre le modèle social, les parents s'endettent pour que leur enfant soit comme les autres.

    Notre société fait peser des choses lourdes au point de vue identitaire.

     

     

    Sur le plan psychique,

    le jeune qui arrive à la fin de l'enfance se pose beaucoup de questions.

     Avant, ce questionnement n'était pas d'actualité car il pensait comme ses parents.

    Il s'intérroge car son corps évolue.

    Les angoisses polymorphes et dysmorphiques font leur apparition 

    (l'impression que son corps de décompose, devient difforme...)

    Ils s'interpellent les uns les autres par rapport à leur morphologie entrainant moquerie et harcèlement.

    Ils doivent donc apprendre à accepter leur corps.

     

    Un ado qui va bien est un ado qui "emmerde" le monde.

    Il conteste ses parents car il devient un être nouveau.

    Une des peurs de l'adolescent est que ses parents ne l'aiment plus.

    Il devient grand donc on ne l'aime plus...

    L'ado va tester son entourage et bien sur va se focaliser sur les preuves qu'on ne l'aime pas,

    d'où le conflit pour tout et pour rien.

    Il faut accepter le conflit car il est constructeur ; ne pas chercher à l'éviter.

     

    L'ado devient très parano, pense que tout le monde est contre lui et que personne ne l'aime.

    Il se crée une nouvelle famille en se tournant vers les copains et copines.

    Il y a lui et le monde autour.

    Il développe la notion d'entraide notamment en faisant preuve d'empathie pour les copains...

     

    La transgression est nécessaire.

    Il est important qu'il fasse l'expérience des limites

    mais pour qu'il les transgresse, il est important de lui en mettre.

    Si il n'y a pas de limite il ira les chercher à l'école voir dans la délinquance.

    L'ado a donc besoin d'un cadre clair. Il recherche des gens solides et honnêtes.

    Dire non à un enfant est structurant.

    En tant que parent, il faut avoir de l'humour avec un ado et ne pas rentrer dans le jeu de la provocation.

    L'ado cherche à mettre ses parents en difficulté, à les déstabiliser.

     

    Il faut, même en cas d'échec, lui dire qu'on lui fait confiance, qu'il est capable d'y arriver.

    Les ados ont beaucoup de ressources et de capacités.

    Il faut aider l'ado à se projeter dans l'avenir.

     

     On évolue à 80 % les ados qui vont bien.

     

     

    Les 20 % qui vont mal présentent des troubles obsessionnels, des addictions, des scarifications.

    Ils se sont mal construits, parfois victime d'une structure familiale instable, de parents en conflits.

    Il se construit avec des failles, des images de lui négatives. Il cherche alors ailleurs un modèle d'identification.

     

    Il faut être particulièrement attentif aux épisodes schizoïdes

    (trouble de la personnalité caractérisé par un manque d'intérêt pour les relations sociales.

    L'individu éprouve des difficultés à nouer des liens sociaux :

    ses loisirs, ses activités, sont solitaires et indépendants.

    Il n'est en apparence pas touché par les marques de sympathie ou d'affection

    et n'exprime pas ses émotions, d'où une image de froideur, d'empathie.)

     

    Quand il n'y a plus de dialogue du tout, quand l'ado se ferme, vous donne l'impression "d'être ailleurs",

    il faut s'inquiéter. Il peut aller mal et être victime de harcèlement moral.

     

    SOURCE : Conférence de Monsieur B.D. Docteur en Psychologie.

    Le 11 octobre 2016.

     

     

     

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 1er Décembre 2016 à 16:23

    et oui, tout change et évolue, mais aussi... l'impression que tout change et que ce n'était "pas comme ça" autrefois est éterrnelle, tu n'as pas recité ce que Platon et Socrate ont dit de la jeunesse ? smile. L'adolescence (quel que soit l'âge où ça se passe) est un passage mouvementé et c'est bon qu'il le soit.

      • Jeudi 1er Décembre 2016 à 18:23

        Bonsoir SAB

        Effectivement de tout temps...

        Inscription babylonienne 3000 ans avant JC...

        " Cette jeunesse est pourrie depuis le fond du coeur. Les jeunes sont  malfaisants et paresseux. Ils ne seront jamais comme la jeunesse d'autrefois. Ceux d'aujourd'hui ne seront pas capables de maintenir notre culture..."

        Bonne soirée...

        FAUSTINE.

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    2
    Mercredi 27 Juin 2018 à 08:15

    La vie est en perpétuel mouvement, les jeunes d'aujourd'hui n'ont rien à voir avec les jeunes que nous étions et leurs enfants seront encore différents d'eux, c'est vrai que nous nous étions au travail dès l'âge de 14 ans, mais nos parents l'étaient entre 9 et 12 ans, maintenant on voit des jeunes de 35 ans qui n'ont pas terminer leurs études et ce ne sont pas tous des futurs médecins ou avocats, la plupart préparent un bts, un diplôme que nous allions chercher en suivant des cours du soir après nos 8  heures de travail journalier. La société a changé, est ce un mal ou un bien, je ne me sens pas le droit de le juger

    Passe une belle journée

    Amicalement

    Claude

      • Mercredi 27 Juin 2018 à 20:12

        Curieusement, je suis restée longtemps à penser que les choses devaient se perpétuer à l'identique,

        certainement parce que je suis restée coincée dans cette éducation où la vie des parents était forcément  un exemple à suivre,

        que eux seuls savaient ce qui était bien... Jamais je ne me serais autorisée à penser différemment d'eux....

        Heureusement aujourd'hui, je m'autorise enfin à voir les choses à ma façon...

        Bien sur que la société est en évolution constante, et  nos convictions ne seront pas celles de nos enfants....

        A eux de construire la société de demain, à eux de gérer leur vie comme bon leur semble, sans tabous ni idées préconçues...

         

        Bien amicalement à toi Claude

        Une bonne soirée....

        FAUSTINE

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